Poésie au présent permanent - Publication en avant-première - Formules poétiques pour un ciel nouveau - Muriel CAYET - 2020
Formules poétiques pour un ciel nouveau
Recueil de quarante et un poèmes
Avril 2020
Muriel CAYET
L’IMAGINAIRE
Juste s’y promener comme la mer s’y calme,
Sans prononcer un mot ou parler de la trame,
Accorder à ce seul moment ses virtuosités chroniques,
Ce qui se conçoit en vagues songeries ; ces noms magiques.
Juste y inviter les inventions modernes de l’esprit
Les émergences du peintre, ses humanités « pas vu pas pris »
Un contrôle essentiel de ses neurones, son amour télépathique,
Pour intégrer son nouveau statut sympathique.
Juste s’y reposer dans un moment de grâce
Au pied des ponts suspendus à la rescousse perspicace,
Puis marcher sans sacs de voyage d’un pas résolu,
Au moment d’ouvrir les yeux sur une nouvelle note aigüe.
Juste s’y retrouver, en vérité, en bonté, devenir un terrain de jeux,
De manière subtile, accueillir les offrandes des aïeux
Sentir les angles, l’énergie de leur tonalité,
Par la fenêtre, observer intensément ; s’approcher du secret.
Juste s’y libérer, encourager les agréables amusements,
La seul raison de la joie intérieure : l’astucieux rangement
Encombré de livres à la conscience du génie
L’imaginaire se prend au sérieux ; aphorisme de la vie.
VERBES DE MARS
Surgir de la mémoire comme un envol, un réveil de tout l’équipage,
Séance infinie, passage solidaire, révélé de pages saltimbanques et funambules
Une foi familière, vite, un léger ébahissement de l’âme,
La magie, mot de cœur, serré de vaguelettes du merveilleux,
Quelques rides sur les ondes ; un mystère naturel.
Frémir du théorème, un minima à la densité générée sans stupeur -
Un lumineux soudain.
Moult surprises de l’agir de l’âme
Un flux de sérum fluide, un jeu de libellule.
Le cœur dit ; « Viens faire la révérence au zénith ; arrive en même temps que la rivière. »
Servir, comme le jour de calendrier, visiteur du rire, joueur de grimaces, magicien de la rime.
Passagère du vent embarquée sur la coque en forme de ruban, la barrière au plus fort de la syntaxe.
Braver frères et sœurs, murmurer de joie, piétiner les aqueducs et révérer les icones de cette ligue faste aux bustes antiques farceurs comme Homère, silencieux en son antre à l’assise des cantiques.
Accueillir comme un animal à merveilles, les stances qui parlent en rose du sens de la joie.
Messagères rares, chantres civiques, l’alambic frémit sous la turbine.
Une bravoure chemine, un almanach s’effeuille ; alchimie de la question.
OUTILS
Des outils hissent les voiles de leur marine, garants
Des racines à l’élévation, le zénith en bagage,
Psychanalytiques ou quantiques, au secours des hommages maternants
Tranquillement bizarres, aux réflexions poétiques sans mirage.
Des outils charmants aux sentiments valeureux
Parfums d’un hasard joyeux au royaume alizarine
Une navigation invisible transmet à nos yeux
L’émerveillement de l’évidence, don fabuleux de sa discipline.
Des outils lumineux, la permanence de leur voix
De leur humour jouable à une thérapie de la lucidité
Une sérénité d’ange-gardien messager de sa loi
La clairvoyance de leur action, adage miraculeux ; la limpidité.
Des outils sages, des rêves d’ici
Peinture féerique et vitale, funambule en vibrations
Des harmonies de couleurs uniques au monde, sans plis,
Un symbole céleste sur les têtes des artistes associés à toutes les questions.
Des outils, les premiers qui conservent les souvenirs,
A nos pieds, la palette pour sauver ce que l’on doit,
Pour atteindre les sommets et respirer et le dire,
Un royaume plus loin, une présence sur la liste aux confins de la joie.
SÉRIEUSEMENT ?
Prendre au sérieux ma mythologie d’enfance,
Mes compagnons de voyage, les mettre à l’honneur
Dans le théâtre sans entracte à l’approche en séquences,
Résoudre les questions comme on rêve, sans peur.
Prendre au sérieux à un certain degré,
Une petite idée des choses dotées de conscience,
La qualité d’un poème sans équivoque à la saison arrivée,
Et je me souviens du héros de l’histoire et de sa science.
Prendre au sérieux l’aventure et ses forts courants,
Croire que le bonheur vaut mille quatre cents pièces,
Dans un espace particulier, notre adhésion au principe vivant,
Une condition d’intelligibilité, une journée de combat de l’espèce.
Prendre au sérieux ce que je me suis imaginé,
Sans répondre dans une nouvelle prière,
Voyager en grand secret, paroxysme maitrisé,
A la lumière de ce monde du crépuscule des aubes d’hier.
OUI, J’ACCEPTE
Oui, j’accepte avec encore plus de vigueur,
De trouver ce qu’il faut, de promouvoir les services
Des talents d’organisateurs à celui d’orateurs,
Tracer le rayon invisible à la lumière des indices.
Oui, j’accepte de mieux comprendre la cadence,
Le silence d’un instant posé par hasard,
Le travail que je fais, mes entrées dans la danse
A qui mieux mieux, c’est le mystère de mon art.
Oui, j’accepte de me fondre dans la création,
Sous la vibration des cordes aux projets bien signés,
Une façon de regarder, intelligente à entendre leurs émotions
Au style héroïque que l’esprit propose, synchronisé.
Oui, j’accepte de voir un peu mieux le tableau,
Et répondre du mot rêverie que je cherche à savoir,
Au cours du roman le naturel de chaque mot,
Ma tradition : respecter ce refus d’être substance sans mémoire.
L’INTELLECT ET LES ÉMOTIONS
L’intellect et les émotions pour faire le point,
Chaque jour ils apportent quelques affaires, surtout en ce moment,
Le qualificatif d’intelligent est ce qu’on apprend ici de près ou de loin,
Pour écouter consciencieusement les tâches de couleurs des évènements.
L’intellect et les émotions, dans mille rêveries d’espérances,
Pour être utile à l’humanité sur une plage de temps ou de sable
Tourner les pages des livres anciens en conscience,
Choisir de rester, attendre un rituel du hasard, acceptable.
L’intellect et les émotions pour songer à l’activité,
A l’intention des artistes à la fin d’une minute,
Écrire notre histoire, tracer la route, on m’a confié la clef
Aux dernières lueurs du jour d’un bleu horizon sans rechute.
L’intellect et les émotions pour des réponses loyales
Arrivée à l’âge mûr la vision est réelle,
On s’approche un peu plus, obstination sans égale
On occupe l’attente, souffle au vent, à tire d’ailes.
SENTINELLES
Sentinelle solitaire au spécimen d’écriture,
Qui défie les puissances sans comprendre,
Les mondes ignorés des augures,
Fermeté du mouvement - elle sait s’y prendre.
Sentinelle éclairée au rythme transparent,
Livre extraordinaire du changement perpétuel
Il en reste quelques grains noirs et blancs -
Respect de peintres ; allégresse rituelle.
Sentinelle émergente, indulgente quand elle apparaît
Tire un trait curieux, témoigne son respect
Répond à tous les « qui sait ? »
Invention moderne d’un monde avec succès.
Sentinelle littéraire au silence de sa plume
Regarde la fenêtre pleine de citations,
Libre à plein volume,
Providence du nouvel absolu de sa mission.
FRAGMENTS
Un seul fragment à modeler à un moment précis,
Celui du premier jet d’un principe fondamental,
Une éclipse centrale, disciplinée, révélée ainsi
En cercle pour noter sa présence, sa morale.
Une secousse du naturel à frémir en courage,
Une posture compositrice, chercheuse d’or,
La volonté du monde dont on sait tous les âges,
Un caractère si beau : le mystère s’en décore.
Un seul fragment de certitude, à faire des expériences
De l’infini à la suite, la musique qui se voit,
Des images centrales de la vie qui régit la conscience
Pour encourager le discours et les émois.
Une secousse du naturel à soutenir sa logique de la simplicité,
Une impression artistique, un phénomène, un salut,
Sans but, ni bruit, ni sujet, juste la vivacité,
Des rêves et des étoiles, révérences poétiques ; l’absolu.
ÉQUIPÉE
Une équation en or, l’existence de la profondeur de l’Art,
Un cerveau de pure vérité, au reflet de sa mission,
Transmettre singulier, la générosité du vivre rare,
L’intrinsèque suprême, le secret du sacré ; en révélation.
L’équité du creuset, fondre les ondes
En une œuvre forte, le symbole du soi,
Une réjouissance de l’être de chaque seconde,
Au cœur de l’énigme, une étoile qui prend la pose, de l’émoi.
L’équilibre du spontané, le théâtral du virtuose,
Une peinture apparente en portraits de groupe,
Une chorégraphie émotionnelle, un miroir en métamorphose,
D’un joyeux intérieur confortable, sans découpe.
L’équateur du merveilleux, pays d’enfance intemporel,
L’accomplissement de l’imaginaire au bonheur inventé
Complice au lien puissant, des gens comme des hirondelles,
Une grâce facétieuse à la lumière ultrasensible de la nouveauté.
BEAUREGARD
Regarder les héritages de l’horizon
Plus haut que la terre sui souffre,
Vaillant pour les hommes à l’unisson,
Souvenance des anciens peintres du gouffre.
Regarder visionnaires le chantier d’en face,
Loin de l’affront pour rêver d’ailleurs,
Sourire à la rencontre, toujours sans grimace,
Pouvoir dire ce que l’on veut, rebelle de l’intérieur.
Regarder de profil, humble discours,
Une force ancestrale, tendre comme les palmes,
Plumes au vent sous la pluie à contre-jour,
Une histoire de mères à la berceuse qui calme.
Regarder tête basse et cœur mambo
Ce qui fut, ce qui fuit, ce qui est en demeure,
Accueillir ce qui arrive, allegretto,
Dire ce que l’on veut ; le meilleur.
A LA VAGUE
A la vague qui vous renverse, je porte un toast sévère et impérial, de ceux qui ne gîtent pas et ne déversent pas leur morgue.
A la vague qui vous renverse, un flot de belles paroles qui vous secouent comme des secours, qui vous appellent de loin, qui vous sillonnent comme des signaux de détresse.
A la vague qui vous renverse, sans amertume ni souvenir, sans lourdeur ni récompense, juste un cri de soulagement du dehors qui danse.
A la vague qui vous renverse, assaillante de saillie, justice de sa justesse en épaisse couche de toujours et en silence de la sorcière des heures grises.
A la vague qui vous renverse, dire que le temps est un calcul, que la marche n’est pas recul, que le ciel est tendre et que la vie est bleue.
L'HEURE DES MERVEILLES
A l’heure des lueurs, le regard invente ses couleurs,
Courbes d’une tour d’effet sous le soleil,
Ciel de brouillard à angle droit, mains en cœur,
Tout se joue dans les ténèbres du rose au vermeil.
A l’heure jaune d’or, s’ouvre l’œil bleu du béton,
Source vagabonde d’un survol singulier,
Dessin d’un dessein, en contemplation
La musique du silence hypnotique, émerveillée.
TERRE
Sur d’hivers territoires, enregistrer les symboles,
Sans gloire littéraire juste délier les choses,
En directeur artistique éclaircir l’affaire loin des coupoles,
Des courants de pensée, des paysages en cartons ; parcours en symbioses.
Se sentir parfois étranger aux autres,
Le charme ensorceleur de ces moments-là,
Associé multiple à lui seul ; apôtre,
Révélé générique d’un entre soi.
Regarder-là devant, incontournables,
Un lieu de mémoire, l’humanité en ébullition,
Simplissime le motif majeur ; responsable,
Clameur de fascination ; artiste de prédilection.
Combien de fois use-t-on de puissants mécanismes,
D’intégration réussie dans un premier temps,
S’inspirer du renouvellement, miracle tacite ; et puis le schisme,
Conté avec justesse, matérialisé en recherche, un surgissement.
Un espoir intense, outil intellectuel du documentaire,
Trouve sa place dans l’Art où les amis vivent,
Des propos forts et positifs ; soubresauts de l’imaginaire,
Une sécurité du présent en toute chose - âme qui vive !
OUTILS
Procéder à l’inventaire de nos territoires,
Pour toute chose ouvrir son carnet et expérimenter,
Les mouvements sans âges, la sécurité de l’oratoire,
Là où vivent l’Art et ses outils documentés.
Est-ce là que nous habitons ?
Au pays des recherches comptées avec justesse,
On commence à penser au miracle ; inspiration,
Temps réussi des mécanismes en souplesse.
Question difficile de l’artiste, en fascination
Entre satisfaction et responsabilité, soigner la simplicité,
Mémoire incontournable de l’humain en gestation,
Une analyse entre soi et sa mise en scène rêvée.
Avant d’éteindre la lumière il rejoue,
Juste ce moment-là,
Parcours opérant, figure de proue,
A la gloire des mots ; Ars Nova.
ARCHITECTES
Un toit bleu à la porte fusionnelle,
Au loin, un ciel d’orage en rideau de théâtre,
Sur un échiquier de façades ouvertes et fraternelles,
Des lignes brisées apprennent la jointure, la règle des quatre.
Un gigantesque puzzle réorganisé sans coupures,
L’orchestration en chœur sage, creux et brèches,
Des fenêtres rouges, un pont de fonte sans fioritures,
Une face fermée, l’angle droit de l’ancrage au fil de pêche.
Un grand miroir intérieur, une hospitalité de réconfort
Scellant les amitiés entre le ciel et la Terre,
Il était une « foi », un socle, une architecture de sémaphore,
Qui traverse les âges et les nuages jusqu’à l’embarcadère.
Ce qui fait une ville est ce qui fait une vie,
Construite, édifiée, restaurée, embellie,
Sculptures de chaume ou de séquoia, carton-pâte ou marbre d’Italie,
Une nature crue en villégiatures à la reine, aux couleurs de la photographie.
BOUQUET DE MOTS
Fleur de recueil en pièces partagées,
En devoir d’auteur exposé au rayonnement,
Faire le lien-clé des rêves explorés,
Des aventuriers de l’arc-en-ciel en mouvement.
Fleur de discours modifié petit à petit,
Un regard de porte-plumes, un message dans la rue,
A l’époque du terme, signes de vie,
Cours, cours, loin du demi-mal, passe les murailles disparues.
Fleur de musique, choisie en entier, jamais seule,
Un morceau consacré le temps du matin,
Sans être de jadis, perçue dans l’autrefois, remède d’aïeul,
En partition supplémentaire, ouvragée sans objection, ni refrain.
Fleur de la langue, reconstruite et naturelle,
Eminente satisfaction de la berceuse qui remplace l’hiver,
Fondée à Naples ou en Mésopotamie, syntaxe éternelle,
Pour garder l’habitude de compter les rochers sur la mer.
IOTA
Iriser la clé des champs
Oser la santé avant l’essor
Les âmes inespérées, mémoire d’Aliénor
L’idéal de l’échiquier, roi ou fou, en avant.
Réparer les matinées,
Errer sur les raccourcis,
Une carte féconde sans escales datées,
Œuvre de bon sens sans souci de génie.
Entendre les propos, les hourras,
Des iotas de carrières,
Humains et vice versa,
Un accord rectifié, assidu et ouvert.
Accueillir sans frontières,
Des aurores d’histoires,
Nourries de jours de gloire,
Une promenade d’avant la matière.
AUX CHOSES DITES
Une chose bien dite, c’est un argument de contestataire,
Montrée ou cachée, une manière d’admirer, ou tout le contraire,
Un spectacle permanent muni d’un mouchoir,
Résistant aux répétitions inutiles, aux protocoles de promenoir.
Une chose bien dite, c’est un indice de sensibilité suivi à la lettre,
Rehaussée de décors qui soulagent de bien des baromètres,
Un tout petit code, une bonne clé pour empêcher de sortir,
En termes de science, frères de la nuit, qui interpelle le choisir.
Une chose bien dite parle au Soi, pas à l’adjectif possessif,
Devant la matière une nuance de tons collectifs,
Bien gardée, la poésie du passé sans préfixe de division,
Une marque du temps, une hypothèse sans exposition.
Une chose bien dite au sujet pluriel,
Au bout de la digue s’intéresse aux étoiles, au ciel,
Laisse tout au hasard, mot de présence la plus cachée,
Pour prendre le temps, faire des signes de la main ; pour jouer !
UN ÉLAN DE JEUNESSE
Un élan de jeunesse, réserve de grains plus ou moins homogènes,
Une échelle trouvée par hasard, que va-t-il y gagner ?
Se tenir d’équerre, un recommencement de perceptions, d’oxygène,
Sur une partition, le fond de l’histoire habille la pensée.
Un élan personnel, pousse à la libération,
Institue une narration, des ornements sains, en relief
Placés pas loin de là, vagabonds sans hésitation,
Une boîte à images maîtrisée, un complément de papier, sans griefs.
Un élan de point de vue, l’utilisation de quelques mots en plus,
Exprimés à voix haute, en gage de bonne volonté,
Entrés dans le jeu, autorisés par le chorus,
Au-dessus des sujets, des affirmations du pouvoir du passé.
Un élan de rigueur, singulier,
Suit sa ligne et travaille comme les anges,
Cinéaste au pied de la lettre, célébré,
Connaît l’heure liturgique, celle des mésanges.
SINGULIERS
C’est notre singulier, inutile de le redresser
Se brouiller avec ses semblables, inodores et incolores,
Gonfler des ballons, donner son nom à une étoile, bien née,
Et grimper au sommet, jamais trop petit pour changer les ors.
C’est notre singulier, une origine jamais sans suite,
Réservoir énergétique, à plus d’un titre, humaniste,
Du point microscopique à l’abri des métronomes de conduite,
Un passage facile sur un pli de destinée, fataliste.
C’est notre singulier, il surgit du spectre,
Réagit au toucher, sait faire silence, s’exclamer,
Se joue des fêtes à servir les arguments, sans lyre, sans plectre,
En plein vent, deux lettres en extase, réclamées.
C’est notre singulier, de regarder à la loupe,
Les objets d’indication, les hommages cuisants,
L’œuvre s’affirme, rebelle en principe, comme l’as de coupe,
Aller en marche solaire, tous les accords sans réserve, vers le firmament.
NOMMER
D’un nom vient la douceur, du temps ou de l’espèce,
Concentrées, des équipes se mobilisent,
Sur cette étrange affaire, la vie, qui défile sous nos yeux, maîtresse,
Baignée d’utopie, étudiée par la communauté, en crise.
D’un nom naît une vieille histoire,
Une science historique habitée par son sujet,
Une thérapie de groupe suggérant un trouble en miroir,
Et donnant la parole avec soin, destin conté.
D’un nom surgit la culture,
Après les premières preuves elle fixe la frontière,
Les membres d’équipage satisfont à l’examen de posture
Des perceptions sensorielles à la coutume de dire : hier.
D’un nom apparaît une présence,
Dans le rôle d’une dimension claire et croissante,
Des images analytiques qui aiment les rituels, les cadences,
A la volée des grandes espérances, être en paix avec les ans, presque soixante !
RÉVOLUTIONS
L’histoire ne s’écrit jamais qu’en révolutions,
Un début, un milieu, une fin en points de suspension,
Aux couleurs de la peinture des fauves,
Nostalgique du blues, une cantate italienne, un silence d’un jardin mauve.
L’histoire ne s’écrit jamais que sur un fil,
De la douceur d’un matin d’été au crépuscule immobile
Une pause sur le ponton du lac, panorama qui défile,
Une vie en rose, témoin de notre histoire, indélébile.
L’histoire ne s’écrit jamais que vers l’Orient,
Un chapeau de paille contre l’orage, une cape pour rester confiant,
Sur la route du désert jaune, au froid glacial des steppes,
De la marée montante aux vagues à l’écume de crêpe.
L’histoire ne suit pas la route d’Alexandre le Grand,
La liberté sans frontières, universelle comme le temps,
Une fenêtre sur la ville, à Ispahan ou à Tokyo,
Un pari(s) imagé, navire à la rescousse ; oratorio.
RÉCONCILIER LE MONDE
Réconcilier le monde, tâche logique
Grandement inspirée, métaphorique,
Un coup de cœur dans la réalité,
Un art insondable, attendu, espéré.
Réconcilier le monde, réalisme indissociable,
Pour un havre de paix, de dire, capables,
Dans ces récits d’histoires vécues,
Toute l’énergie à montrer sans travestissement prétendu.
Réconcilier le monde pour des œuvres,
Une fièvre romantique à échelle réelle sans manœuvre,
Ce comment coloré qui survole les orages,
Une expressivité vraie, au service d’une écriture sans ambages.
Réconcilier le monde au jeu des comparaisons,
Un rapport entre partager et continuer, messages dans la tradition,
Pour représenter les images, l’empreinte, les signes,
Notre équipe au travail, provoquer des émotions croisées et dignes.
Réconcilier le monde de la terre au ciel,
Tout en démesure pour le bien des ils, des elles,
Un traitement de données, un mode opératoire,
Mieux vaut rester - nécessité - sur cette aire transitoire.
NUIT ROSE
Dans la nuit rose naît un jour nouveau,
Accompagné d’un arc en ciel, dans l’éclair,
Aurore arborescente, lumineuse en échos,
Matin ou soir, la mémoire des histoires le libère.
Dans la nuit rose le ciel parle de lui-même,
Le propre des invisibles, silencieux,
Un univers de mêmes directions pour qui aime,
Un rêve créatif, un accès au grand tout, palais mystérieux.
Dans la nuit rose, les pierres du chemin,
Les cabanes naturelles, les métamorphoses qui relient,
Cavernes de désobéissance, parois témoignages des mains,
Une présence magnétique déroulée sur le temps, magie.
Dans la nuit rose, les grands moments,
Dirigés tout droit pour suggérer les solutions,
On songe à regarder le soi de l’instant,
Notre propre centre, coffre de toute résolution.
VÉRITÉ
Je n’attends plus rien que la vérité,
De celle qui s’offre les yeux ouverts, qui court vers l’infini,
Une vérité de sourires et de mots accomplis,
Justesse des ressentis au moment où on les vit,
Une vérité qui pousse à dire aujourd’hui,
Celle qui enseigne sur les coups pris,
Qui conduit les rênes de la vie,
Qui résout les mystères, éloigne les affaires, entend les silences, sans bruit,
Une vérité enseignée au son des non-dits,
Qui hurlent leur présence comme des secrets : ignominie.
Je n’attends plus que la vérité, je vous le dis,
Je la connais de l’intérieur, devenue son amie,
Elle cause juste, offre ses lumières, et le sacré, sel de vie,
Une existence ouverte, rôle joué, service compris !
TOITS
Les toits brillent sous la lune,
Un chat aux yeux d’étincelles brave la tempête,
Il fixe une étoile dans sa transparence, astre de fortune,
Et l’artiste en sa verrière, toujours plus près des cieux, idées en tête.
Les toits brillent sous le silence,
Désertés de leur reflet sous la pluie de juillet,
Des pleurs du crépuscule et de sa science,
Le poète affûte ses mots, rouge brasier.
Les toits brillent d’un art spontané,
Une promenade de promesse offerte à la nuit,
Le vent- les ailes des anges en méditation- transcendé,
D’un Brest jour d’ardoise, à l’hôtel du ciel, infini.
Les toits brillent sous le rêve,
Une fierté de neige de douceur,
Une chambre de magie, sans trêve,
Un minuit de bonheur.
BLESSURES
Pour décrire une blessure d’humanité,
On ne prend pas de gants de plume ou de nounours de rire,
On devient un enfant majeur à la respiration forcenée,
Des nuages de doutes grandeur nature, à bannir.
Pour combattre une blessure d’humanité,
On fait appel aux copines, averse, bruine, aux copains grains de sable,
On quitte le voyage de l’enfance, en tapis de liberté,
Et les mondes merveilleux du coton et de la pluie, aimables.
Pour absoudre une blessure d’humanité,
On circule en évasion sans défaut de tempo,
Un début fabuleux de parades à imaginer,
Sous une pluie de baumes qui rafraîchit le credo.
Pour faire triompher l’humanité,
Rien de mieux que l’infini, sans début, ni fin,
Juste une présence, un cri dans l’immensité,
Un cheminement cohérent inventant demain.
PARIÉTAL
Sur son propre terrain, le témoignage,
Un espoir éclatant de jeunesse,
Une philosophie sans âge,
Un décor de fictions réussies ; prouesses.
Un texte considérable,
Un ermitage, hommage à l’art brut,
Un désir créatif, un geste remarquable,
Pour composer les minutes.
Une première scène, on reconnaît,
L’air impalpable du bouleversement temporel,
Le contraste des personnages avec le réel abstrait,
Fidèle à ses rêves, à honorer les immortels.
Une langue à plusieurs niveaux, illustrée,
Dans un conte alchimique, un don,
Une élévation juste dans sa fraternité,
L’artiste qui écrit des merveilles s’honore de sa mission.
BONTÉ
La bonté ne naît pas de coïncidences,
Elle rencontre le respect, sans anicroches,
Dans la douleur de la reconnaissance,
En un rêve de qualité, la vérité en approche.
Aujourd’hui, le bien se dévoue pour élever,
Une générosité d’humanité d’un ici de mémoire,
Jumelant les « nous » qui peuvent questionner,
Et rire de soi, de tout, unis vers l’espoir.
Une posture de lumière sur le rôle à assumer,
Emaillant le récit et les moyens de dire,
Des cités célestes où se croisent les destins racontés,
Prenant les rêves pour des valeurs du vivre.
Les essais libres de célébration des louanges,
Des images isolées de croyances en résistance,
Chez les auteurs, les nouveaux anges,
L’alchimie fonctionne, monde de constance.
On échappe aux pièges du documentaire,
Pour une superbe parabole de la volonté,
Un amusement manifeste expressif et réfractaire,
La conscience du secret, des recherches en proximité.
POÈTE AU TRAVAIL
Le travail du poète : conserver les œuvres en un exemplaire,
Agir à sa guise dans sa chambre à histoires,
Sur le manège du temps, des écrits sans impairs,
Un système d’intentions philosophiques auxquelles croire.
Le travail du poète : savoir par goût et par métier,
Représenter le vivant chaque jour, des nouveautés,
Des apprentissages de justice, d’humanité,
Un passage emblématique en traduction simultanée.
Le travail du poète : que tout soit bien lié.
Un principe éternel qu’il doit suivre,
Un traité d’alchimie sans estropier la volonté
Juste apprendre par cœur les souvenirs du grand livre.
Le travail du poète : le sens des valeurs plastiques,
Une brillante œuvre d’art l’espace d’un instant,
Passant sans crier gare au stade philosophique,
Des évènements intellectuels les plus hermétiques, au-devant.
Le travail du poète : une matière précieuse et infinie,
Quelque chose de supérieur, le moins de bruit possible,
Un passage à travers l’humain, inventer une histoire pour lui,
A la lune découverte, tout crier du nouveau pouvoir indicible.
Le travail du poète : donner du mystère,
Prédire l’éternité, subir la curiosité,
Dans la dernière partie, flotter comme les étoiles de naguère,
Enthousiaste, l’intelligence souterraine, en pleine mer sans danger.
LA MAGIE DES LIEUX
La magie des lieux, aux heures de rendez-vous,
Des arguments spectaculaires d’une vraie histoire, à créer,
En accord, dès maintenant, avec son temps et ce qui s’y joue,
Pour émouvoir la Providence, ses parcelles, son donjon et sa tour de guet.
La magie des lieux au regard différent de la communauté,
Dans leur marche en avant, un équilibre connecté,
Une leçon pour être juste sur la scène, emparadée,
Pour diffuser l’information invisible, un travail, acté.
La magie des lieux, l’œuvre d’un bon programme,
Une organisation de vestiges, intègres à tous les niveaux,
Un rayonnement de comédie heureuse, de tradition d’amstramgram,
Des toits et des façades qui inspirent des atomes au noyau.
La magie des lieux toujours célébrée,
Chez soi ou sur les hauteurs de la côte colorée,
Architecte résidentiel d’un message en simplicité,
Un jardin aux petits soins, en italique ; singulier.
LE MOMENT
C’est le moment de parler romantique,
D’une espérance à entendre des ancêtres ou de ton ange gardien,
Le message d’un sourire créateur et symbolique,
Des rites d’une médecine, au quotidien.
C’est le moment de remplir ton carnet de voyage,
Du spectacle des constellations, des personnages à toi de jouer,
De chemins millénaires et toutes les étapes du quadrillage,
Une leçon lumineuse, un dialogue intérieur ; l’exercice de la réalité.
C’est le moment d’inventer un chez toi,
Une mosaïque primordiale, un jardin de l’essence même,
Au cœur de tout florissant, l’art, enveloppant comme un toit,
Rassemblement de liberté, pour changer tout, sans carême.
C’est le moment de fonder un pays,
Une réaction de la biologie du devenir,
Une libre circulation de jeux, de mots, un temps béni,
Des petites routes ritualisées au cœur du dire.
DESCENDANTS
Etre les descendants pour recueillir demain,
D’un lieu étroit à un palais agrandi,
Baliser son parcours d’horlogers de l’entretien,
D’un plan de presque six cents ans, consécration d’aujourd’hui.
Etre les descendants d’une tradition,
Dont l’art est l’unique symbole, vital,
Un instantané d’idéal de communication,
Un itinéraire investi dans tous les festivals.
Etre les descendants sur un chemin de bon caractère,
Une trame magique pour braver les jamais,
Ode à la vie de rêve, une théorie solaire,
Peindre à sa guise, créateurs du grand cahier.
Etre les descendants pas si sages,
Un lien de valeur vers les mystères prodigieux,
Plus que naturel, l’instinct fait passage,
Une oxygénation originelle, un schéma merveilleux.
LUMIERE
Lumière ! Pour préserver, pour planter, pour une éclaircie,
Traitement de chaleur dense, un rayonnement,
Un concentré de moments forts, une harmonie,
Le relief d’une belle histoire, un savoir, maintenant.
Lumière ! Pour donner les moyens à toute qualité,
Investir le mythe comme un territoire vaste,
Au chemin à suivre, aux points de passage des années,
Savoir qui on est, équipés, enthousiastes.
Lumière ! Comme un défi au réel,
Une tranquillité réconciliée, une tête qui se redresse,
Un réceptacle du monde qui change, vol d’hirondelles,
Une source immortelle, ancienne voie, déesse.
Lumière ! Spécifique alchimie de première main,
Un tissu engrammé, une coopération de savoir-faire,
Au centre de l’esprit, un versant différent de demain,
Un message riche : de la vie, savoir que faire !
MAISON
Se laisser porter vers une grande maison,
Aider la Loire à traverser les saisons,
Une culture d’espaces naturels pour exemple,
Un rendez-vous classique, sans condition de temple.
Se laisser porter sans question de rendement,
Acteurs d’une vie au génie singulier, vent portant,
Jamais loin de la scène majeure à la tradition ancrée,
Année après année, signer l’opus, à la veillée.
Se laisser porter sans tomber en pâmoison,
Interroger les valeurs de lyrisme et d’émotion,
Une rareté de réserves sacrées, un croisement de rites,
De grandes lignes être le passeur, tour de piste en mérite.
Se laisser porter là où vit le cours du temps,
Escalader la falaise sans chercher à être savant,
Reprendre ses marques et sa place, davantage,
Sans déranger personne, ni les dessins, ni les images.
Se laisser porter par ce qui s’exprime, se situer,
Capter l’attention sans trop y penser,
Accepter la magie qui naît, un univers de photographe,
Bouleversé de l’intensité du spectacle, serment autographe.
CATALOGUE
Un catalogue illustré d’une éternelle jeunesse,
Avouant dextérité tracée et volonté de faire face,
Emotions à sens retrouvés, qui donnent à voir leur liesse,
Dans un carnet de croquis qui fait sa tournée, hors classe.
Un catalogue qui déroule le fil et nous emmène,
Il ne sait pas assez pour raconter mais persévère,
Quelques chercheurs mutuels ouvrent la voie de l’esquisse humaine,
Le livre accompagne la métaphore au bout des parcours éphémères.
Un catalogue d’universel musée porté par cette vision,
Un travail avec d’autres traits, source de l’imagination,
Dare-dare, chaque échelon gravi, vers quelque chose de plus profond,
Pour être en phase avec le savoir-faire de toute question.
Un catalogue pour dire aux invités d’imaginer la nouvelle,
Une action prenante pour qui est un artiste,
Retracer les premiers écrits, concevoir le spectacle, bien et bel
Et le témoignage de la vitalité, sans s’en apercevoir, alchimiste.
ENTRE LES LIGNES
Entre les lignes des fleurs précieuses,
A la passionnante histoire d’une liberté sans frontières,
Musée des métamorphoses démesurément sérieuses,
Je vous écris en or, ensemble, des paroles ouvrières.
Entre les lignes des nuanciers,
Diffusés comme la brume des monts,
Au cœur des évènements journaliers,
Une démarche anthropologique sans sermon.
Entre les lignes des lampes ornées,
Au dialogue doux comme une fée en posture,
Chronique de verre et de lumière saluée,
Pour compter parmi les êtres sans armure.
Entre les lignes des engrenages et des horloges des quais,
S’aventurer sans train, sans sac de voyage,
Landes de mots, l’essentiel sans délai,
Répertoire et miroir, écrire en or, ses mirages.
ACTIFS
Une activité intense qui prend courage,
Des bons souvenirs dont on fait usage,
Un colin-maillard qui cesse à tous nos retours,
A brûle-pourpoint, le pot de terre triomphe en atours.
Une activité intense, de celle qui écrit beaucoup,
Une formule juste, chez soi, pour rire aujourd’hui, de presque tout,
Jamais oubliées les lectures publiques,
Toutes illuminées dans cette trajectoire imprenable, historique.
Une activité intense de contemplation de la rue,
Simplement accommoder les vitrines aux inconnus,
Exactement comme lui que je croise à chaque fois,
Il sait où je suis née, il sait tout de moi.
Une activité intense dans cette Babel de langues connues,
Reprendre l’écriture pour vous saluer, une poésie ingénue,
Qui accompagne mes pensées, de naissance, de culture,
L’acuité de mes sens sans poser de questions, éthique de posture.
TANT
Tant de constance fait du bien,
A la limite du possible, là où tout n’est rien,
Sans le vouloir dans le domaine de l’esprit,
Dans un monde plus juste que celui des pays.
Tant d’aventures sur les chemins,
On commence à exister sans les liens,
Dans cet espace utile sans mouvement de tête,
Echanger un regard, partir très vite faire la fête.
Tant de mémoire à contenir,
Rares artistes à l’infini sourire,
Aux petites attentions qui font l’expérience,
Ou des mirages, ou des miracles, avec impertinence.
Tant d’inexplicable à charrier, obstinément,
Plus d’un instant à rester ici, poli, acceptant,
Chaque matin en toute circonstance que le ciel est plus net,
Apprécier la beauté et rire en secouant la tête !
UNE LIGNE INVISIBLE
Une ligne invisible sur le chemin de la maison,
Par le trou de la serrure, savoir appeler l’horizon,
C’est un secret que l’on y voit ; une place au paradis,
J’ai pris mon temps, vitesse de la lumière sans ralenti.
Une ligne invisible vers la clairière,
Dans une page de l’album, les arbres de la forêt première,
Avant le grand chambardement, à vue d’œil,
Interpréter les choses en tradition, sans orgueil.
Une ligne invisible pour remonter le temps,
Dans une course vitale à tous égards, décemment,
De toute évidence le style héroïque chante une berceuse,
Emaillée de cristal, d’une voix, généreuse !
Une ligne invisible et l’œuvre sera faite,
Les sentiers magnifiques, les complexes essentiels, de la quête,
Une destination présente, une intention coutumière,
L’intensité exceptionnelle d’un monde en devenir, dans une prière.
EXPRESSION SPONTANEE
Un éclair bref pour appréhender l’espace,
D’un grand format en bonne projection,
Un exercice gratuit dans l’art que l’on embrasse,
Un salut énergique, une juste direction.
Une empreinte et voilà la zone construite ?
Comme un documentaire pour bâtir quelque chose,
Dans un hochement de tête, la prémonition d’une victoire, vite,
Devant le chevalet sur un ton protecteur ; osmose !
L’hypothèse retenue, rare dans une vie,
L’étoile au sommet accepte de la représenter,
Dans le long cadre de lumière, l’imaginaire prescrit,
La réalité du reste du monde : l’heure de l’humanité !
Un havre préférentiel pour les temps orageux,
C’est dans un endroit pareil que s’opère le projet,
Un lieu d’épanouissement incontestable, atelier terrain de jeu,
La lumière du soleil pour faire passer l’humain – en premier.
Muriel CAYET
Poésie au présent permanent
Formules poétiques pour un ciel nouveau
Avril 2020