Poésie solaire - Poésie au présent permanent - Formules poétiques - Mars 2019
BÂBORD AMURES
Naviguer bâbord amures, capitaine savant sans armure,
Chanter sur une mer de cristaux sans blessure
Joyaux de réalité à l’écrin chaud de velours
Chemin buissonnier d’une plume sur le ciel lourd.
S’aventurer au-delà de cette étrange écume,
Dialoguer avec le bleu des heures de brume,
L’imaginaire de cet itinéraire nous va à merveille,
Sans parole, le rêve tresse sa présence d’esprit au soleil.
Vivre d’action au cœur d’une jungle mathématique,
Inviter l’espoir et du temps, les thèmes initiatiques,
L’élixir du vent, encapsulé hermétique, parfume le soir,
L’opus diffus d’un rayon de lune dans le noir.
Verser dans le creuset à réaction, l’eau éphémère,
Rechercher sa pureté à la chimie de la terre,
Expérience verticale d’une évidente symphonie,
Langage imagé de la joie ; l’éclat d’or de l’esprit.
*
ATTIRANCE
L’attirance pour l’aventure offre un dialogue étrange
L’itinéraire s’invite entre joie et merveille,
Des nuances dans les paroles, le rêve vaillant d’un ange,
A l’action transparente, pure et limpide comme le sommeil.
L’attirance pour l’action s’entend comme un chant stable,
La recherche d’un graal à l’accès éphémère,
La foi et la mission comme évidences capables
D’un chemin buissonnier à l’hiver destinataire.
L’attirance pour la lucidité voyage comme un charmant espoir,
Eclairage de l’idée à la clarté de cathédrale,
Le ciel amical se fond dans une toile de grain noire,
Ligne de partage à l’ambiance rectifiée, latérale.
L’attirance pour la liberté valide son chemin d’équilibre,
Des étoiles plein les livres, des échelles pour soutenir,
Sans dérapage, la course vers la chance, élévation libre,
Le droit d’être ensemble, d’aller à la ligne, et d’en rire.
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POESIE SOLAIRE
Le soleil ne laisse jamais sa place à l’eau
Ni à la silhouette du phare sous le vent des bateaux
Le chant des vagues lui appartient
Dans la pluie silencieuse de chaque matin.
Un reflet de lune sans relief
C’est la mémoire des instants brefs
Une riche journée au zénith
La gaieté les rend paisibles et les invite.
Le vrai sommeil des éléments, celui des yeux fermés,
Les mouettes compagnes de navigation, toutes boussoles déployées,
Ouvrent la porte à tous les songes
Et de bonne grâce évitent les mensonges.
Un reflet de lune sans grief,
C’est le toujours des combats de chefs
Une riche journée qui crépite
La vie pour guide, maître de la visite.
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PEINDRE POUR PEINDRE
Improviser les œuvres présentes, ouvertes,
L’impromptu durable, telle une découverte, exceptionnelle,
L’imprévoyance, formule binaire à l’humeur biologique, déserte,
Y apposer son propre imaginaire, la belle cadence, spirituelle,
Habiter à un autre étage que celui du vide,
Accueillir la ritournelle de la vacance,
Escompter une belle surprise dans la générosité des fluides,
Pénétrer l’esprit, interprète aux outils de choix, sans complaisance,
Respirer avec naturel, contraster les équilibres des dialogues,
Les impondérables, les alternances miraculeuses, les livres des secrets,
Marquer le trait, le volume, la densité, la rareté, en futurologue,
En bonne compagnie, se muer en esprit, au hasard de sa destinée,
Recevoir la nouveauté dans un lien inédit, emmitouflée,
La narration palpitante d’un monde lointain, tempo giusto,
Un ars nova rythmique et géométrique, marbré,
Circuler librement comme les déesses douces et sages, quand l’âme agit, poétique, bientôt.
*
UNE DEFINITION DE LA PEINTURE
Effectuer des travaux, en deçà du festival,
Explorer un même pays pendant des mois sans imaginer faire,
Ecouter la musique de la seule vocation précoce, enfance de carnaval,
Concentrer l’action qui part de l’exil vers une géographie de nouvelles sphères.
Révolutionner le nombre de touches, le calibre des volumes, par le jeu,
Prescrire fréquemment des dessins, des épisodes qui rient,
Théoriser une plus grande contribution vers la vie, en mieux,
Porter haut les couleurs de l’héroïsme, et de l’œuvre.
Actionner des mécanismes dans la mise en scène, naturelle,
Resituer la place dans son vieux quartier,
Voyager, un jour, un an, symboliquement, le jour de Noël,
Entendre du cortège les cris lointains au bord de la route, ou du sentier.
Elever au grand air un tableau utilitaire,
Moderniser sa formule, son processus créatif,
Poétiser le premier élan, le travail de recréation, du documentaire,
Programmer des grands jours de bonheur festif.
Trouver un nouveau pays où le ton est donné
Aiguiser les sens des nuances,
Exercer le droit aux messages codés,
Mêler la vie, la joie d’une harmonie, qui danse.
Repartir pour une question vertigineuse,
Se rendre compte des mystères de la planète,
S’offrir les grandes plateformes, silencieuses
Atteindre tout l’univers à la vitesse d’une comète.
*
PEINDRE TOUJOURS
Ouvrir le livre de la liberté
Tendre les bras vers la lune
Faire germer une famille
S’élever paisible tel un cortège
Evaluer le temps qu’il fait, qu’il faut
Méditer au pays des herbes rouges
Savoir patienter pour grimper aux arbres
Développer une imagination à mémoire d’éléphant
Rêver au cœur des choses.
Et la peinture ?
Une sagesse ancestrale aux ailes de papillon
Les couleurs des ancêtres à l’exil douloureux
Cheminant dans une robe de feuilles.
Peindre ?
Croire en tout, au primitif, à l’ancestral, à la lune
S’offrir un mur protecteur de cadrans solaires
Jouer les heures qui savent attendre le temps
Rêver autour de la terre
Voir sortir d’un puits à merveilles toutes les douceurs de partout
Prendre à bras le cœur le courage porteur d’eau
Glisser sur l’arc en ciel nourricier et libérateur
Observer à la longue vue la course des océans
Retrouver toutes les cartes et faire sa route dessus
Traverser les marécages
Danser dans un palais
Connaître les secrets des sages.
Et la peinture encore ?
De tous les feux
De toutes les croyances
De toutes les peurs :
On apprend.
A ouvrir la porte de toutes les cages,
A croire aux sirènes, aux montres molles, aux fleurs qui parlent, au monde qui chante.
Le temps de se réfugier, de lutter, de construire, de jouer le théâtre de la vie, jongleries et lampions,
L’espoir de la réponse,
La clé des fleurs,
Le pendule de la force,
Surprises de chefs.
*
PEINTURE EN SAGESSE
Animal sage au temple
Sur le marbre rose
Envol d’une colombe.
Noces bleues
Enfants au spectacle
Lumière dévoilée.
Masques d’hiver
Bougie essoufflée
Changer sans mystère.
Au cœur des rochers verts
L’enfant sage
Dit ses prières.
Regard d’enfant ébahi d’un rêve
Prince en son château
Toute réponse est possible !
Avant le chant du cygne
Jamais seul sur la route
Rôle à jouer !
Ombre et lumière
Bulles multicolores
Peau à l’abri.
Ouverts les cadenas
Des idées qui volent
Au cœur des temps.
De l’âge des ombres
Gardien sorcier des déserts
Au festin de Merlin.
*
NE SE FIER QU’AUX ETOILES
Comme un sage éveillé de la nuit, ouvrir toutes les cages et défier le temps,
Inviter chacun au banquet des merveilles de la rêverie,
A la veillée des enfances, réinventer les possibles, jouer avec le sens des vents,
Braver les tempêtes, régler les étoiles à la mécanique de la vie.
A quoi ressemble le temps, demande le sage ?
Ou alors est-ce l’enfant, qui préfère le rêve à jouer à la vie ?
Dans une chaîne de sagesse, ils savent être philosophes, libérés de leurs âges,
Tels des magiciens de la pendule, polarités activées vers le paradis.
L’outre-temps à travers le miroir de la liberté,
Ecoute la voix qui sait voyager le monde,
Vole sur l’arc-en-ciel nourri de toutes les félicités,
Au pays des rêves lumineux, heures suspendues à chacune de leurs secondes.
Au-delà du temps règne l’espace des songes illuminés,
Des repos magiques à cheval sur le globe, accrochés à la galaxie,
Des rayons de lune qui éclairent dans la nuit, les pensées,
Qui parlent de la vérité et des toujours de la vie.
*
Muriel CAYET